Au commencement était la fin!



Il y a une parabole qui court dans les entreprises et qui raconte à peu près ceci: 

Deux adolescents Baptiste et Jean, passionnés de voile passent tous leurs loisirs sur la mer et dans le vent. Lorsqu'ils imaginent leur vie d'adulte, ils se promettent de vivre toute leur vie pour et par la voile.

 

Avec les années, le temps les éloigne l'un de l'autre et ils en arrivent à se perdre de vue. Un jour, après plus de trente ans sans se voir, ils se retrouvent par hasard: 

- "Que deviens tu ?" se demandent-ils mutuellement. 


Baptiste raconte:

 "je me suis installé dans notre village d'enfance. J'ai choisi de faire ce que nous nous étions promis. Tu te souviens? Et bien je suis prof de voile et je navigue tous les jours pendant la saison!"

"Quelle chance! Lui répond Jean! Tu es allé jusqu'au bout de nos rêves! Moi, je vis à Paris. Après mes études, j'ai monté ma boite et ça marche très bien.  J'ai pu m'offrir quelques croisières mémorables et j'ai même reussi à passer le cap horn!"


 A ce stade de l'histoire tout est plutôt fait pour nous montrer à quel point nous avons intérêt à concentrer nos efforts pour réussir et pouvoir profiter des opportunités qu'elle nous ouvre, de gravir des Everest ou de passer des Caps Horn. Mais écoutons la suite du dialogue entre nos deux compères: 


"Formidable!" répond Baptiste."quelle est ta prochaine expédition ?"

"Ça fait longtemps que je n'ai plus le temps de partir au quatre coins du monde" répond Jean. 

"Mon entreprise marche vraiment bien et me demande beaucoup d'énergie. J'ai à peine le temps de m'occuper de ma famille et j'ai un peu l'impression de ne pas avoir vu mes enfants grandir! Mais toi , si j'ai bien compris, tu ne travailles qu'une partie de l'année! Que fais tu de tout ton temps pendant la saison morte?"


"Oh, pas grand chose, j’ai une vie calme et familiale je m'occupe de mes enfants, de ma maison, je prends le temps de lire et je vais à la pêche quand le temps le permet et je navigue dans la baie. »


"Quel gâchis! Tu devrais profiter de tout ce temps pour reprendre des études et monter ta boite ! "


"Pour quoi faire?"


"Faire comme moi , te mettre à ton compte. 

Tu pourrais acheter des bateaux par exemple, proposer plus de cours et embaucher de nouveaux profs de voile et naviguer plus loin! »


"Et après ?


"Gagner plus d’argent !


Et? 


"Ben, tu le fais vraiment exprès! Je ne sais pas moi! Tu pourrais t'offrir une maison sur la côte où tu pourras prendre ta retraite et avoir le temps de lire, de t'occuper de ta famille d'aller à la pêche et de naviguer parmi les iles du coin quand le temps le permettra...."



Fin .... de l'histoire




On peut définir ce mot de "fin" par une question d'épaisseur ou de limite: 

- par exemple quand nous sommes "con-finés", nous pouvons dire que nous sommes tous  "limités" (cum-finis) par les murs de nos maisons.

Mais on peut aussi choisir de définir le mot "fin" par "objectif". Dans ce cas, "arriver à nos fins" peut  devenir l'objectif de de tous nos projets. Encore faut-il que nous sachions quelles sont nos fins!

Pour répondre à cette question, peut-être est-il possible de tirer quelque enseignements à propos du mot "fin" contenu dans "confinement". En effet, on peut dire que le confinement :

  • C’est à la fois une retraite forcée et imposée qui nous empêche d'atteindre nos "caps horn";
  • mais il est aussi, par la pirouette étymologique qu'il suggère, ce qui nous amène à réfléchir avec nous-mêmes ( "cum" ) sur la "fin", c'est à dire l'objectif, le sens de notre vie.

"In fine" ("fin" signifie aussi "conclusion"... ), nous pouvons sans doute trouver notre réponse personnelle quelque part entre les deux. Et dans tous les cas, sans doute pouvons-nous en conclure qu'au commencement, il y a peut-être la fin





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