Vous avez sans aucun doute entendu parler de ce qu'on appelle la courbe du deuil et de la dynamique de changement. Et bien oui, c'est bien par ses différentes étapes que nous sommes en train de passer.
Comme tout le monde en février et même début mars, nous étions quasi sûrs que c'était une farce ce covid. On en faisait tout un plat mais vous n'étiez pas dupe...
c'était un beau moment de déni collectif. ...
Après le 17 mars, peut-être avez-vous connu aussi une période de déni personnel:
" je suis plus fort.e que le confinement et je vais résister."...
nous sommes nombreux à avoir continué à s'activer, voire parfois à sortir, à faire du sport, à prendre toutes sortes d'apéros et de rendez-vous sur skype......
Et puis les jours ont succédé aux jours... et le temps a commencé à être lourd.
La période de tristesse est arrivée avec plus ou moins de force: envie de se couper des médias et des copains qui nous rabâchent à longueur de posts des nouvelles toutes plus affolantes les unes que les autres.
Le tout entremêlé souvent de colère: colère contre le système, contre ceux qui ont trop ou pas assez agi;
A moins que ce ne soit l'inverse, c'est la colère qui s'est mise à prendre beaucoup de place, et avec elle, le stress qui a contribué à masquer que nous commencions à être tristes, inquiets parfois même déprimés...
La colère et la tristesse font partie des émotions que nous allons tous connaître. Plus ou moins fortement selon le caractère de chacun ou selon ses conditions de confinement ... l'une après l'autre ou en même temps...
J'ai juste envie aujourd'hui de vous rappeler que c'est normal:
- Oui, nous sommes tout à fait "autorisés" à ne pas nous sentir si bien que ça.
- Oui, et surtout vous mesdames qui êtes souvent celles qui tenez le moral des troupes à bout de bras, oui, vous avez besoin de vous poser pour ressentir votre colère et votre tristesse.
Difficile de sortir pour aller sous un pont, mais j'adore une scène du vieux film "Cabaret" où Lisa Minelli sort se mettre sous un viaduc du métro aérien de Berlin et attend qu'un train passe, pour crier, à plein poumons, sa rage, sa colère, son envie formidable de vivre aussi.
Alors, même si c'est en imagination, allons-y sous ce métro et crions, hurlons, exprimons tout notre stress, notre peur, notre colère! Ressentons complètement notre tristesse aussi!
Si l'imagination ne suffit pas, pédalons à fond sur nos vélos d'appartement, mettons à fond de la musique (dans un casque ....) et dansons jusqu'à nous épuiser pour exprimer notre rage ou faire sortir nos larmes ! Trouvons chacun notre punchingball de confiné! Oui! Ce qui nous arrive est grave! Oui! nous avons peur pour nos proches, nous-mêmes, nos parents, nos enfants malades! Oui ! nous sommes en colère, parce qu'on a fait collectivement comme si tout allait bien et que nous avons épuisé les hommes et les ressources ou que nous avons refusé de penser collectif! Oui! Le danger est réel . Oui! Nous sommes en colère! et nous sommes tristes...
Une fois ce cri poussé de toutes nos forces, il deviendra plus facile d'accepter. Douloureux ... mais plus facile....
Avec l'acceptation, petit à petit de nouvelles choses vont se produire. Des idées, des envies... Ce sera peut être l'envie de faire un atelier cuisine en famille ou de créer une structure solidaire, ce sera peut-être de toutes petites choses ou de grandes et belles idées... mais ce qui compte, c'est cela. Cette petite étincelle qui va se rallumer lorsqu'on aura regardé notre colère et notre tristesse en face.
Alors enragez! Pleurez !
Le silence et le déni sont vos pires ennemis.
Nous en avons tous besoin et nous pouvons, nous devons nous autoriser à exprimer ces émotions avec force pour en prendre conscience, pour ne pas les imposer aux autres, pour accepter celles de ceux qui nous entourent et pouvoir recommencer à faire, à penser et surtout à rire et partager!
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