L’effet supervision : y’a un truc ! Mais ce n’est pas de la magie

La supervision est elle magique ?

Certainement pas. Et pourtant je suis moi-même surprise par ces coachs qui viennent me voir un peu défaits de ne pas réussir à trouver de clients et qui, au bout d’une ou deux séances de supervision me remercient de leur avoir permis d’en trouver….
J’ai beau leur dire que je n’y suis pour rien et que tout le boulot vient d’eux, je sens bien qu’ils ne me croient pas tout à fait… Et pourtant…



Mais alors que se passe -t-il exactement lors d’une séance de supervision?


Je suis persuadée que le simple fait de s’autoriser à commencer un travail de supervision agit comme un déclic et qu’il s’accompagne d’un sentiment de légitimité qui pouvait faire défaut jusque là. En effet, la supervision est un espace où les coachs viennent témoigner de leur pratique face à un ou plusieurs pairs. Les praticiens narratifs et plus largement les praticiens systémiques savent bien que le travail en relation  avec l’autre contribue à ancrer les identités. 
En outre j’accorde beaucoup d’importance à ce que la séance de supervision soit aussi un espace où le coach peut trouver des ressources et du soutien. Cela ne m’empêche pas de confronter quand cela est nécessaire, mais je cherche généralement à ce que les personnes que j’accompagne quittent la séance en se sentant bien dans leurs émotions, bien dans leur tête, bien dans leur métier. Ce travail sur son identité professionnelle de coach  contribue aussi à se sentir plus à l’aise face à ses futurs clients. 
L’image qui me vient est en lien avec celle de l’enfant qui apprend à marcher… il marche souvent tout seul depuis bien des pas quand il réalise que son parent ne lui tient plus la main. Pour les coachs qui sont supervisés, le simple fait de savoir qu’il y a un espace où la main leur sera tendue en cas de difficultés leur suffit souvent pour s’autoriser à se faire confiance. 


Conscience de soi, identité professionnelle, alignement et authenticité

Le travail de supervision encourage les coachs à développer une plus grande conscience de soi. A travers les cas qui sont apportés ou simplement les questionnements et les doutes qui sont partagés, c’est l’occasion pour le coach d’explorer son propre style, ses valeurs, ses croyances ou ses motivations. C’est cela qui contribue à lui permettre de prendre conscience de son identité d’accompagnant. Au fur et à mesure des séances, nous nous connectons ensemble avec les raisons profondes, personnelles, professionnelles voire spirituelles pour lesquelles le choix d’exercer ce métier d’accompagnant s’est imposé. 
Or, il n’y a ni magie ni mystère, c’est en étant alignés avec leurs valeurs personnelles que les coachs sont les plus susceptibles d'être authentiques dans leur approche et dans la manière dont ils se présentent aux clients. Le concept d’authenticité est souvent utilisé à tort et à travers ou pire, comme une injonction. Pourtant au delà du phénomène de mode, les clients ne s’y trompent pas. Un coach pourra mettre en œuvre tous les plans marketing les plus élaborés, cela a toutes les chances de ne pas vraiment fonctionner si les dissonances sont trop flagrantes.
Bien sûr, se connecter à son authenticité et à son identité d’accompagnant est un processus personnel et continu qui prend du temps. Mais il est toujours étonnant de voir comment le travail peut se mettre en route très rapidement, et ce, dès les toutes premières séances.
Alors oui, la supervision a bien un effet de catalyseur sur ce développement, mais c’est surtout parce que le coach qui choisit de se faire superviser décide de s’engager activement dans ce processus et de travailler sur sa propre identité de professionnel de l’accompagnement que cela agit « comme par enchantement ». 

Vous l’avez bien compris, rien de magique là dedans ! Mais j’avoue volontiers que voir des étoiles s’allumer dans les yeux de ceux que j’accompagne, cela fait partie de ces petits moments merveilleux qui me font kiffer ce métier ! 

Écrire commentaire

Commentaires: 0