1. Rappel étymologique
Le terme de coach a des racines étymologiques communes avec le verbe « cocher » qui désignait la pratique de celui qui conduisait le « coche » (dont il nous reste encore aujourd’hui la «mouche du coche» ou encore «rater le coche», par exemple). Cette voiture de « transport en commun » du XVIe siècle était conduite par un « cocher » qui menait ses chevaux sur les routes afin d’accompagner ses passagers jusqu’à leur destination. On pourrait filer la métaphore avec le coaching, en précisant que cette voiture pouvait embarquer des passagers seuls ou en groupe et que la mission du "cocher" était de les accompagner à bon port, à travers les routes du XVIe siècle, dont on imagine bien, qu’elles étaient semées d’embuches et de nombreuses embuscades.
2. Une fonction aux fondements des sociétés indo-européennes
Dumézil (1968) a montré que le besoin de s’appuyer sur ce qu’il appelait la fonction du «prêtre » est aux fondements des sociétés indo-européennes. Cette fonction dépasse même le contexte indo-européen et concernent plus largement la quasi-totalité, si ce n’est la totalité, des sociétés humaines. On les a appelés tour à tour (sans jugement de valeur, ni chercher à être exhaustif et encore moins à hiérarchiser) : Chaman, druide, prophète, magicien, sorcier, prêtre, rabbin, astrologue, psychanalyste, guérisseur, consultant ...et depuis quelques années déjà... coach.
Tous ces rôles désignent une fonction analogue, à replacer dans leurs contextes sociaux et historiques respectifs. Ils reposent tous sur une position d’aide et d’écoute. Les acteurs concernés savent entendre autrui et recueillir leurs mots (maux ?). Ils s’appuient sur une position réflexive : ses acteurs savent se voir et se comprendre eux-mêmes. Ils présupposent que ceux qui l’incarnent savent (re)donner du sens. Enfin, ils occupent a priori une position d’extériorité cognitive : ils sont indépendants des autres fonctions de la société.
3.La maïeutique de Socrate
Avant cela, il n'est pas non plus inutile de rappeler que le Coaching plonge ses racines dans la maïeutique de Socrate. Le philosophe cherchait à “accoucher” l’âme de ses interlocuteurs. Cela signifie donc avant tout que ce n’est pas le coach qui apporte la solution. C’est le client qui, grâce au questionnement de son coach, trouve les réponses pour lui-même.
Cela semble simple dit comme cela! Mais c'est là que se niche toute la richesse du métier de coach: son art de poser des questions sans imposer, sans juger, sans conseiller. Pour y arriver, cela implique que le coach se connaisse très bien. Or, c'est souvent ce qu'oublie ceux qui confondent coaching et conseil. Seul un travail régulier avec un autre (psy, superviseur, mentor, coach...) peut garantir le fait qu'un coach soit vraiment conscient de ses propres croyances et qu'ils sachent à chaque instant les mettre à distance pour ne pas les imposer à son client. Comme Socrate le faisait vis-à-vis de ses interlocuteurs, c'est la connaissance que le Coach a de lui-même, associée à une expertise renouvelée sans cesse qui lui permet de se mettre pleinement au service des personnes qu’il accompagne.
4.Du coach sportif au coach en entreprise
La terminologie anglo-saxonne du terme coach renvoie à l’origine aux milieux du sport et en particulier au fait que, dans les années 60, apparait la nécessité de se préoccuper autant du psychique que du physique lors des entrainements. A partir des années 80, le terme va commencer sortir de son acception sportive.
Le coaching, originellement associé au fait d’entretenir sa motivation, de se préparer à la compétition, de se dépasser et d’exceller, va rencontrer les préoccupations des plus hauts dirigeants et des politiques. Dés lors, les séminaires dédiés aux cadres de haut niveau vont se multiplier.
A partir des années 90, le coaching va petit à petit commencer à se démocratiser et à s'adresser, en particulier à l'encadrement intermédiaire. Il concernera dans un premier temps surtout ceux dont on pense qu’ils doivent optimiser leurs comportements, mieux s’adapter, mieux « performer ». Il faudra attendre les années 95 pour que le coaching devienne une démarche positive dans les entreprises . Face au développement rapide de ce nouveau métier, c'est également à cette époque que la profession va commencer à s’organiser en France, en revendiquant véritablement le terme de « coach», et commencer à sortir du contexte de l'entreprise.
5. Des fédérations et des syndicats professionnels qui assoient la légitimité du coaching et en limitent les dérives
Avec la diffusion des pratiques de coaching a, les professionnels du coaching deviennent soucieux de lutter contre les dérives de certaines pratiques « gourouisantes ». C'est la raison pour laquelle, même si le titre de coach n'est toujours pas protégé en France, ils cherchent depuis la fin des années 90, à mieux définir leur pratique professionnelle voire à la labéliser. De plus en plus de formations cherchent à mettre en avant le niveau d'exigence de leurs certifications en délivrant des titres RNCP reconnus par l'etat ( niveau 6 ou 7 selon les écoles), Les associations professionnelles de coaching ont formalisé des chartes de déontologie pour le metier. Elles se sont inspirées sur ce point , des chartes qui existent dans le domaine de la psychanalyse et elles insistent notamment sur le travail à faire sur soi: indispensable.
A un moment où le métier de coach est en pleine croissance, mettre la déontologie au centre de la profession de coach a deux buts: A la fois, contribuer à réguler les pratiques et prémunir contre le charlatanisme et aider les professionnels à faire face aux questions éthiques qu’ils peuvent rencontrer dans leur pratique.
Le nombre des associations de coachs est aujourd’hui assez important. Parmi celles qu'on peut citer, il y a les trois fédérations « historiques » qui restent les plus reconnues, en particulier dans le monde de l'entreprise: la SFCoach, l’ICF et l’EMCC. Pour les praticiens narratifs on peut citer la fédération française des pratiques narratives. Parmi les syndicats professionnels on peut par exemple, citer le SFAPEC.
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