Accompagner les coachs juste formés ..

Offrir un espace de soutien pour rompre l’isolement des coachs

le labDeCoachs, le réseau des coachs
Faire des liens, rompre l'isolement des coachs
Un long chemin pour se faire confiance et écouter ses intuitions
Il peut être tentant quand on sort d’école, d’avoir envie d’être coach de tout et sur tout. Dans l’absolu avec une formation de base ( et même sans ... et c’est bien le problème) on peut tout aborder. Mais pour être vraiment professionnel, aligné et en total respect des personnes ( sans risquer de projeter une histoire perso qui serait mal digérée notamment), il faut avoir beaucoup, beaucoup travaillé sur soi-même et réfléchi à sa posture, à son parcours professionnel, à ses blessures, à ses forces, à ses failles et à ses talents.  Le chemin est souvent long pour devenir capable de se faire confiance et d’écouter ses intuitions tout en sachant faire le lien avec les différents éléments théoriques que l’on a appris afin de pouvoir clarifier et construire son intentionnalité. 
Or, c’est à partir de cette intentionnalité qu’on peut savoir pourquoi on choisit telle ou telle façon d’accompagner, telle ou telle question, tel ou tel outil.  C’est en le sachant à la fois pour le client mais aussi en sachant ce que cela signifie pour soi en tant que coach, qu’on devient  à même de parler de son offre de coaching et d’attirer à soi des personnes qui veulent être accompagnées.
  • Aucun conseil marketing, aucune vitrine internet, aucun blog ne touchera vraiment de nouveaux clients s’ils ne perçoivent pas dans vos mots, vos offres, votre récit,  une intention profondément alignée avec celle ou celui que vous êtes vraiment.
Plus je rencontre de coachs plus je me rends compte que les coachs qui réussissent à développer leur activité sont ceux qui sont non seulement capables de dire pourquoi ils font ce métier mais surtout qui savent intimement :
  • pourquoi ils ont cette pratique-là du métier 
  • pourquoi ils ont choisi ces gestes professionnels-là en particulier 
  • quelles sont les référence théoriques qui nourrissent leur pratique et pourquoi 
  • quels sont les clients auxquels ils veulent s’adresser en priorité et quel sens cela a pour eux et pour ces clients 
  • pourquoi ils accompagnent plutôt ce(s) type(s) de problématique(s), 
  • pour quelles raisons ils choisissent d’exercer ou pas, telle ou telle activité à côté du coaching etc…; 
Tout cela et bien d’autres choses sur leur pratique sans avoir, comme je l’entends souvent en supervision, de regrets de s’être contraints à  respecter une consigne marketing ( cibler son offre, construire un site etc…) qui ne serait qu’une consigne ou une recette vide de sens… 
La supervision comme un espace de soutien 
Tout se passe un peu comme s’ il y avait comme une sorte de “trou” entre le moment où les coachs quittent l’école en se retrouvant laissés à eux-mêmes sans véritable soutien, et le moment où les plus résistants vont réussir à s’intégrer dans différents collectifs professionnels et s’inscrire dans une dynamique de développement de leur activité.
La durée de cette période incertaine est variable. Elle dure 6 mois pour certains et plusieurs années pour d’autres. Cela dépend beaucoup des personnes et de leur parcours précédents mais aussi de la façon dont elles vont s’entourer. 
Cet entre-deux ressemble un peu à une sorte de période de sevrage: fini le soutien de l’école, terminée l’émulation du groupe auquel on appartenait, derrière soi l’adrénaline de la certification… Au bout de quelques temps, ce sont les jalons de la courbe du deuil qui pointent leur nez, plus ou moins intensément selon les cas: 
  • les sentiments de tristesse ( parfois même de déprime) s’installent, bientôt rejoints par le déni des difficultés rencontrées, voire la colère quand on réalise que tout ne marche pas comme on nous l’avait promis ou plutôt comme on l’avait cru…
Or beaucoup de « jeunes » coachs vivent cette période dans une relative solitude… surtout ceux qui ont laissé tomber une activité salariée où la vie d’équipe faisait leur quotidien. 
Plus j’accompagne de coachs, plus je me rends compte que ceux qui réussissent à acquérir suffisamment de maturité pour à la fois tenir compte  des  contraintes de la réalité du métier de coach et se lancer dans un processus de développement sont souvent ceux qui font aussi le choix de s’ intégrer à des collectifs professionnels et en particulier à des collectifs de pairs: 
  • continuer à travailler avec d’autres coachs en intervision ou en supervision,
  •  se maintenir dans une dynamique d’apprentissage, 
  • intégrer des / développer ses réseaux professionnels
  • Affiner ses gestes professionnels en permanence etc…
 Le tout pour rester dans un environnement professionnel qui les motive et les soutient.  
Pourtant… si sur le papier cela peut sembler limpide, il n’est pas toujours évident de se connecter avec les collectifs en question. En effet, s’ il est indispensable d’être accrédité par une des grandes fédérations professionnelles quand on est coach en entreprise, cela est moins impératif quand on est coach de particuliers. 
Pourtant, même quand on n’a pas suivi le parcours d’accréditation, il peut être utile de se pencher sur son contenu et en particulier sur le fait qu’il s’accompagne bien sûr de supervision mais aussi d’une sorte de compagnonnage. 
Cet accompagnement par plusieurs pairs permet de monter en compétence et d’avoir des regards reflexifs sur sa pratique, mais plus que tout, je dirais qu’il permet justement de sortir de l’isolement. De nombreux coachs qui ont quitté une ancienne vie de salarié regrettent les pauses café et le sentiment d’appartenir à un collectif. 
S’installer en tant que coach est un marathon plus qu’une course de vitesse. Cela prend plusieurs années pour commencer à récolter de premiers fruits et en tout cas rarement moins de trois ans. 
A chacun de trouver son mode: groupe d’intervision, réseaux d’entrepreneurs, supervision collective, formations en groupe, installation à plusieurs, fédérations professionnelles etc… mais il est essentiel de ne pas rester seul !
C’est d’ailleurs  pour cela que j’ai créé le LabDeCoachs, qui prend notamment la forme de groupes sur les réseaux sociaux et de petits ateliers,. C’était important pour moi de créer un lieu d’échange et de solidarité entre pairs. C’est aussi une des raisons pour lesquelles je me suis formée  à la supervision. Avec l’envie, profondément ancrée, de proposer aux coachs qui en ont besoin, un espace bienveillant et soutenant.
 Développement professionnel, affutage du geste métier et intentionnalité 
 
L’espace de la supervision est non seulement l’occasion de rompre l’isolement et d’échanger entre pairs ( a fortiori quand  il est collectif) mais il permet aussi d’y  reprendre les principaux apprentissages vus en école, quand (et si) cela est nécessaire et sans y être jugé.
Il permet de mettre à plat toutes les raisons importantes pour lesquelles chacun des coachs que j’accueille est devenu coach, sans occulter celles qui sont dans l’ombre.
C’est l’occasion  de cheminer à travers  les doutes en re-boostant sa motivation quand les résultats tardent à se faire sentir… et, progressivement de s’orienter vers une pratique plus affûtée et des gestes métiers affirmés …
C’est enfin un moment précieux pour chaque coach où il lui est à la fois possible de de re-visiter des concepts et des outils, de prendre du recul sur ses premiers pas dans la pratique tout en re  balayant son histoire personnelle pour en saisir le sens et toute la portée.

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