Clarifier la demande

Une  des premières leçons que l’on met en pratique dans les écoles de coaching concerne la clarification de la demande… 

Pourtant  lorsqu’un coach amène en supervision  un cas où il a l’impression de bloquer, il est fréquent que ce soit un travail  sur la nature de la demande qui permette de débloquer la situation. Ce n’est, bien sûr, pas toujours le cas, mais derrière un accompagnement difficile se cache souvent  une demande qu’on n’a pas assez clarifiée. 

Illustration: 

 Quoi de plus intime et de personnel que de vouloir s’arrêter de fumer ( se mettre au sport, manger mieux etc….) ?

Or, cette demande que le client nous formule en toute bonne fois comme SA demande personnelle est souvent le produit d’injonctions qui lui imposées sans qu’il n’en ai véritablement conscience… 

Les coachs qui travaillent en entreprise ont sans doute plus souvent le reflexe de vérifier que la demande du client n’est pas contrainte par la pression implicite de l’entreprise ( RH, manager etc…); Ceux qui travaillent avec des ados aussi:  pression des parents ou du milieu scolaire;  mais ceux qui accueillent des publics de particuliers oublient souvent de questionner le contexte… 

Pour illustrer d’un exemple fictif, imaginons quelqu’un qui viendrait en coaching pour réussir à se remettre au sport mais à qui la motivation ferait toujours aussi défaut après plusieurs séances... 

Un premier travail de clarification a généralement permis au coach qui vient en supervision de trouver une première demande cachée et d’avoir fait ressortir, par exemple, que ce qui est  vraiment important pour le client concerne plutôt le regard des autres. 

Si on poursuit cet exemple fictif, en supervision on pourra faire ressortir que le coach a caricaturalement deux options (je simplifie volontairement): 

• soit de chercher à trouver comment renforcer la motivation de son client à faire du sport pour lui permettre d’avoir une image de lui conforme à celle qu’il veut renvoyer; 
• soit au contraire, de chercher à travailler de façon plus approfondie, sur ce qui continue de se cacher derrière cette première demande cachée.
  

Les approches systémiques nous apprennent par exemple, que remettre la demande de nos clients en perspective leur permet souvent de découvrir que derrière leurs croyances ou leurs demandes se cachent souvent toutes sortes d’idées et de discours qui s’imposent à eux sans qu’il n’en ait conscience. Pour travailler sur cela, il s’agira pour le coach de chercher à faire émerger le contexte dans lequel s’inscrit la demande de son client. 

Ce faisant, on peut tout à fait imaginer dans notre exemple, que le client exprimera finalement que le plus important pour lui n’est pas le sport ( ce serait la même chose pour l’arrêt du tabac ou le suivi d’un régime) mais que ce qui s’imposait à  lui était surtout renvoyer une image conforme à celle qui est «attendue» dans une  société où les critères de jeunesse ou de minceur sont drastiques… En faisant émerger cela, le coach redonne au client la possibilité de choisir que cela lui convient ou pas. Et on peut continuer d’imaginer que sa demande initiale pourra finalement se transformer en: 

• «devenir plus indépendant vis à vis du regard des autres » ; 
  
• ou encore «pouvoir choisir de faire une activité en y prenant plaisir » (sous entendu sans être dans une logique sportive de compétition ni se sentir contraint pour être conforme à un modèle ) ; 
  
• ou même « assumer de ne pas avoir envie de faire du sport sans culpabiliser»…
  
• Etc

Tendre l’oreille vers ce qui parle du contexte de la demande, proposer à nos clients de faire un pas de côté et de prendre du recul, cela reste souvent la meilleure façon de redonner de la puissance à un coaching qui n’avance pas! 😀

En savoir plus sur la supervision individuelle 

En savoir plus sur la supervision collective

Me contacter: 

Gaëlle Le Buzullier 

Coache et superviseure certifiée ESQA

Praticienne narrative ( titulaire FFPN) 

Diomede.coaching@outlook.fr

www.labdecoachs.fr