Accompagner le burnout : une histoire de dysfonctionnements du collectif

On associe souvent le burnout à des personnes qui subissent une surcharge de travail qu’elles n’arrivent plus à assurer. Il est souvent vu comme émanant de la personne qui s’effondre. Mais comme l’affirment les praticiens narratifs le problème n’est jamais la personne… 
En fait, ce que nous expliquent les approches systémiques c’est que celui qui porte le symptôme, le porte généralement pour tout le groupe. Autrement dit, quand un membre d’une équipe fait un burnout, c’est toute l’équipe dont il faut prendre soin…

Un syndrome systemique

Le burnout, c’est tout le collectif qui dysfonctionne
En effet le burnout d’un membre d’un groupe est généralement le symptôme de dysfonctionnements plus profonds du collectif auquel il appartient. Et dans le monde de l’entreprise, de l’organisation dans laquelle il travaille.
Les causes du burnout sont généralement multiples et la surcharge de travail, même si elle est fréquente, n’est que rarement la seule cause. Le burnout est un syndrome systémique. Il concerne généralement des personnes qui ont été amenées pendant longtemps à s’adapter à des situations stressantes jusqu’à épuiser leurs ressources physiques et psychiques. La surcharge de travail n’étant qu’un des éléments parmi d’autres. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le boreout est aussi une forme de burnout. Dans ce cas particulier la source de l’épuisement psychique est liée au stress que la personne a dû fournir pendant une longue période pour s’adapter au fait de ne plus ( suffisamment) avoir d’activités riches et stimulantes à faire… C’est enfin, également la raison pour laquelle, que ce soit dans l’entreprise ou dans les familles, le burnout survient souvent à l’occasion d’un événement presque anodin mais qui joue le rôle de détonateur et de révélateur du moment où l’adaptation n’est plus possible. 

Travailler sur soi pour accompagner

Travailler sur soi pour accompagner le burnout
Le burnout est un accident de vie sérieux qui peut être grave et pour l’accompagnement duquel il ne faut pas se lancer sans avoir fait un travail intense sur soi, tant personnel (therapie, analyse par exemple

 pour bien apprivoiser ses démons intérieurs …)  que professionnel (supervision et formation),  a fortiori pour les coachs qui ont eux-mêmes vécu un événement de ce type là.

En effet, si le coaching peut avoir toute sa place dans l’accompagnement du burnout , cela implique absolument que le coach soit au clair sur ses propres souffrances et en particulier qu’il ne se « soigne » pas sur le dos du client ( c’est à dire par exemple que le fait d’accompagner des personnes en burnout ne soit pas comme une sorte de revanche vis à vis du monde de l’entreprise…) et qu’il sache canaliser ses propres émotions sans qu’elles ne viennent brouiller son écoute active et décentrée ( ni le refaire souffrir).

Une approche pluridisciplinaire à forte coloration systemique

L’approche systémique et narrative pour accompagner le burnout
En tant que coach, il est également important d’avoir en tête que de proposer des accompagnements orientés solutions ou objectifs peut parfois revenir à charger encore un peu plus la barque des clients en souffrance. Le coaching devenant alors un nouveau lieu, où, comme il l’a souvent fait pendant des années en entreprise,  la personne est incitée  encore et encore à prendre en charge la responsabilité de son adaptation aux attendus; et en creux, la culpabilité de ne pas y arriver… en deux mots où on rajoute en fait de la pression à la pression…
 Face au burnout, un travail à dominante systémique peut être extrêmement précieux pour permettre aux personnes accompagnées, à la fois de travailler sur elles-memes, à la fois de prendre conscience de ce qui est du ressort du collectif, que ce soit l’organisation, la famille ou l’institution: normes imposées, injonctions paradoxales, pressions implicites etc…
Quelle que soit l’approche adoptée, un coach seul ne peut toutefois que difficilement prendre en charge un burnout. Il est généralement nécessaire que s’installe une collaboration étroite entre les professionnels de la médecine, du soin, et de l’accompagnement, voire même du sport.. En complément, ouvrir l’espace du coaching sur un travail métaphorique et créatif, la sophrologie, la méditation et tout ce qui permet de se connecter à soi peut aussi être extrêmement bénéfique …
Gaelle Le Buzullier 
sociologue et praticienne narrative 
Coache professionnelle d’entreprise et de particuliers 
Superviseure de coachs certifiée ESQA 

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