“Le personnage au centre de la supervision est le supervisant.
Le superviseur ( et/ou les autres supervisants dans le cadre d’une supervision collective) est l’étayage qui lui permettra “d’ouvrir de l’espace pour des initiatives” (Michael White)
*in la question du cadre en supervision, I Laplante, N Debeer, Le grand livre de la supervision, Eyrolles. *
Je suis coache et superviseure de coachs certifiée, aujourd'hui. Mais à l’époque où je faisais mes premiers coachings, je me suis rendue compte qu'il n'était pas facile de trouver des pairs avec lesquels échanger et réfléchir sur ma posture.
Comme tous les coachs débutants, lors de mes premiers accompagnements je me sentais isolée et un peu démunie malgré mes diplômes en socio et en psycho.
Quelques années plus tard, au moment de ma certification, je me suis aperçue que certains de mes pairs avaient eu du mal avec la formation et notamment leur mémoire de certification:
- même quand on est un coach dans l’âme et qu’on a pratiqué et travaillé sa posture, cela est parfois un peu compliqué, quand on ne l'a jamais fait, de s'en sortir avec la méthodologie, la construction d'une problématique, l'élaboration d'un corpus bibliographique, etc...
Mais J’ai surtout réalisé que les coachs qui démarraient dans le métier avaient énormément de questions et qu’il leur était difficile de savoir où s’adresser pour y répondre, pour se sentir soutenus et accompagnés dans leurs premiers pas, pour continuer de développer leurs compétences professionnelles et affuter leurs gestes pratiques…
Ma certification en poche, animée par une vision exigeante et solidaire du coaching, j’ai rapidement décidé de créer un groupe d’entraide sur Facebook.
Mon envie a été de proposer un espace où les coachs débutants et surtout tous les accompagnants qui se sentent isolés, puissent se retrouver pour s’entraider, échanger et se soutenir.
De récits en histoires de coachings, des coachs m’ont sollicitée pour les accompagner, dans leur parcours de formation d’abord et notamment pour leur
mémoire, et petit à petit, dans la construction de leur identité professionnelle, de leur posture et l’affutage de leur pratique…
…travailler avec les coachs qui m’ont fait confiance a été une véritable révélation…
De toute évidence la route de la supervision venait de croiser mon chemin. Je l’ai alors empruntée avec joie en me formant et en faisant certifier mes compétences…
Depuis, je n’ai pas oublié que lors de mes premiers accompagnements, la supervision m’impressionnait… Je sais aujourd’hui que j’ai gagné du temps, des cheveux blancs et de la sérénité à oser me faire superviser en franchissant le pas rapidement après ma certification…
Désormais, en tant que superviseure, c’est important pour moi casser cette image impressionnante de la supervision.
Mon ambition est d’abord et avant tout d’offrir modestement un espace de réflexion professionnelle qui soit un espace de travail et de coconstruction entre pairs - c’est notamment pour cela que j’aime parler de supervision collaborative- accessible individuellement ou collectivement, même (surtout 😉) pour ceux qui démarrent et/ou qui n’ont pas ou peu de clients …
…. et de le faire avec des tarifs raisonnables qui soient justes pour mes clients autant que pour moi.
Les fédérations professionnelles de coaching considèrent que tous leurs membres doivent se faire superviser pour être accrédités.
La SFCoach a inscrit la supervision dans son code de déontologie et en fait un pré requis à toute accréditation.
L’ICF considère que c’est une nécessité pour le coach et son client et qu’elle est indispensable au maintien de l’intégrité de la profession.
L’EMCC préconise un minimum de 4 à 8 heures de supervision par an réparties de façon équilibrée sur l’année.
Et plus généralement, de plus en plus d’entreprises assujettissent le recrutement de coachs professionnels au fait qu’ils puissent attester de leur supervision.
Mais s’arrêter au caractère obligatoire de la supervision serait dommage. Travailler avec un superviseur certifié permet surtout aux professionnels de l’accompagnement de monter en
compétences et de se sentir soutenus aussi bien psychiquement que dans leur pratique, grâce à un espace de dialogue réflexif sur leurs gestes métier, leur intentionnalité d’accompagnant, leur
éthique et leur déontologie.