Ombres et lumières…passer du côté de la force

supervision du coach : explorer ses zones d'ombre pour mettre en lumière nos clients

 

« Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité »

 

C Jung

Il « faut » avoir travaillé sur soi pour devenir coach …

Quand on n’a fait ni thérapie ni analyse, on se demande souvent ce que cela signifie « avoir travaillé sur soi »? 
Est-ce qu’avoir fait un « coaching » cela compte ? me demandent parfois les coachs qui viennent se renseigner sur la supervision.
Ce qui compte, ce n’est pas tant le type de thérapie qui a été entrepris ou de coaching, mais bien plutôt le fait d’avoir travaillé sur ce que C.Jung a appelé « ses ombres ».
« Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité." écrit C Jung  "Mais ce travail est souvent désagréable… » ajoute-t-il. Je dirais plutôt en ce qui concerne le travail sur soi du coach, qu'il demande de l'implication et de la ténacité certes, mais que c'est aussi un travail passionnant!

Travailler ses ombres: Qu’est-ce que cela signifie?

On pourrait filer la métaphore lumineuse et dire que l’ombre est ce qui donne du relief à la lumière. C’est ce qui permet à cette lumière d’exister par contraste. Plus concrètement on dit souvent que pour tenter d’apercevoir de quoi sont faites ses zones d’ombre, on peut regarder chez les autres ce qu’on aime le moins, ce qui nous agace, nous irrite voire nous met en colère … Ce sont souvent les choses qu’on n’aime le moins en soi qu’on cherche à éviter…
En nous incitant à entendre ce qui est absent et implicite, les narratifs nous ont appris que des pépites se cachaient aussi derrières nos histoires de problèmes. Traverser ses ombres, c'est donc notamment, prendre le temps d'entendre et d’honorer nos récits de résistances à ce qui nous est imposé, nos récits de liberté et d'envie, nos récits d'espoirs et de rêves, pour nous et celles et ceux que nous accompagnons.

Pourquoi est-ce si important de travailler sur ses ombres quand on est coach?

Apprendre à se connaître et accompagner les autres sans explorer ses ombres c’est comme si on se baladait dans un monde en 2 D sans jamais soupçonner l’existence d’une troisième dimension, qui donne pourtant tout son relief à notre vie et à celles des personnes que nous coachons.
En outre, d’un point de vue éthique, ce sont à partir de nos ombres que s'ancrent nos croyances et que se forment nos projections : celles que nous faisons sur nous, mais surtout, en tant qu’accompagnant, sur ce qui nous entoure, sur les autres, et plus encore sur nos clients . Or si nous n'avons pas une conscience claire de la façon dont notre perception est forcément subjective, construite et déformée pour s'adapter à notre réalité personnelle, le risque est fort d’imposer à l’autre notre vision du monde, sans même nous en rendre compte.
Inversement - et c’est le côté lumineux de notre force- prendre conscience de nos ombres c’est nous donner les moyens d’en déceler plus finement les traces chez ceux que nous accompagnons. Non seulement cela peut renforcer notre capacité à l’empathie mais cela nous permet également d’être à la fois bien plus humbles et bien plus puissants dans nos accompagnements. Accepter sa part d’ombre, c’est à la fois être plus indulgent vis-à-vis de soi et mieux savoir déceler la lumière dans l’ombre des autres. 

Peut-on travailler ses ombres en supervision ?

L’espace de supervision n’est pas à proprement parler un espace où on apprend à déceler ses ombres. Si ce travail n’a jamais été fait, mieux vaut le faire dans un espace personnel consacré à ce travail:
- cela peut être une analyse ou une thérapie par exemple, mais aussi tout autre espace d’accompagnement et de travail personnel qui soit dédié à cette exploration intime. (Avec certaines des personnes que j’accompagne spécifiquement sur ce type de demande, nous avons d’ailleurs renoncé à donner un nom à ce travail car il ne s’agit pas de coaching encore moins de thérapie, mais pas non plus de supervision. Nous parlons simplement  d'accompagnement personnel.).
Si la supervision n’a pas pour objectif premier d’identifier ses ombres, c’est en revanche un espace ou on va apprendre à prendre conscience de la façon dont elles (re)jouent dans nos séances. Mais surtout c’est en supervision qu’on va découvrir et explorer comment elles constituent un de nos outils les plus puissant si on le met au service de nos clients. C’est là que les coachs réalisent que souvent, derrière les récits sombres se cachent des histoires scintillantes riches et multicolores … Avec les coachs que je supervise, nous travaillons souvent sur leurs « supers pouvoirs » … En fait c’est bien de la «luminosité » qui se dégage par contraste avec leurs ombres, dont nous cherchons à prendre conscience et que nous affinons et nourrissons pour en faire ce qui les rends uniques dans leur métier.
J’adore faire ce type de travail, car c’est aussi mettre en valeur comment, et bien souvent sans en avoir conscience, ils utilisent déjà ces pépites dans leur pratique.  Et partant, c’est explorer ensemble comment ils peuvent alors l’utiliser de façon consciente, en transformant le « côté obscur de leur force » en un «super-pouvoir unique et super-puissant» ancré du côté de la vie, des envies, des autres et plus encore au service de leurs clients! 

Écrire commentaire

Commentaires: 0